TOUT ÇA
Théâtre de Quat'Sous, 22 janvier au 23 février 2025
Crédit photo: Frédérique Ménard-Aubin
Dans ce monologue audacieux pour une actrice, l’auteur britannique Alistair McDowall transcende l’expérience féminine avec chaleur et humour en dressant un inventaire de la vie à la fois impressionniste et très concret. À travers une évolution captivante du langage, plongez dans une performance de haute voltige et parcourez toute une vie en un seul souffle.
Tout ça, c’est la vie d’une femme de sa naissance à sa mort. Les sons deviennent des mots, qui deviennent des phrases, qui deviennent des découvertes qui forment l’existence. Les mots — leurs sonorités, leurs compositions, leurs répétitions — sont transformés en matière. Ils deviennent physiques. Sur le plateau, le rythme des phrases qui s’enfilent et la modulation du ton décident de tout. On est face à une ambitieuse et fascinante orchestration du langage qui permet, au fil de la pensée, de se démultiplier afin de plonger au cœur de l’existence humaine, d’en expérimenter la pesanteur, d’en exposer la futilité.
TEXTE Alisatair MCDOWALL
TRADUCTION Fanny BRITT
MISE EN SCÈNE Louis-Karl TREMBLAY
ASSISTANCE À LA MISE EN SCÈNE et RÉGIE Alexandra Sutto
AVEC Évelyne ROMPRÉ
SCÉNOGRAPHIE et COSTUMES Karine GALARANEAU
ASSISTANTE AU DÉCOR et MACHINNISTE Maude JANVIER
LUMIÈRES Robin KITTEL-OUIMET
MUSIQUE Antoine BÉDARD
DIRECTION TECHNIQUE Joanne Vézina
DIRECTION DE PRODUCTION Gwenaëlle L'HEUREUX-DEVINAT
RELATIONS DE PRESSE Rugicomm
«Une performance magistrale»
Seule pendant une heure sur une scène quasi vide, dans le halo d’un unique projecteur, l’actrice nous raconte dans un grand souffle toute la vie d’une femme, de la naissance à la mort. [Évelyne Rompré] manie cette partition vertigineuse et exigeante avec une maestria stupéfiante. Chaque mot, chaque son et chaque silence se déposent à nos pieds dans leur forme la plus pure et la plus juste.
Pas de doute, Évelyne Rompré est une actrice d’une trempe à part ; ce spectacle le prouve à qui en doutait encore.
À la mise en scène, Louis-Karl Tremblay a choisi la voie du dénuement pour laisser toute la place au langage. Il offre une proposition d’une grande cohérence, notamment grâce à une mise en lumière très efficace (signée Robin Kittel-Ouimet) qui ponctue avec ce qu’il faut de discrétion certains passages du récit. La conception sonore d’Antoine Bédard est à l’avenant.
Louis-Karl Tremblay a signé plus tôt cette saison un autre grand succès de la scène théâtrale montréalaise, la pièce Ma petite pouliche présentée à La Licorne (dans laquelle brillait aussi Évelyne Rompré). Dans les deux cas, le metteur en scène est parvenu à intégrer au spectacle des symboles forts qui se transforment en autant d’images puissantes qui nous collent longtemps à la rétine.
Ce spectacle époustouflant et incontournable (le mot n’est pas trop fort) nous rappelle que l’humanité trouve toujours la lumière qui lui sied sur une scène de théâtre. 9/10
Stéphanie Morin, La Presse, 24 janvier 2025
Évelyne Rompré se saisit de cette partition exigeante avec une assurance époustouflante, faisant valoir les moindres nuances. Dire que la comédienne démontre ici son intelligence du texte tiendrait de l’euphémisme.
Pour exprimer tous les âges et les états d’esprit du personnage, pour clarifier chaque intention, chaque émotion, chaque destinataire, on peut toujours compter sur un geste, un regard, une posture qui rend tout limpide. Si l’audace du texte force l’admiration, si la précision dont la comédienne et le metteur en scène font preuve impressionne, c’est en bonne partie grâce aux conceptions de Karine Galarneau (décor et costume), de Robin Kittel-Ouimet (éclairages) et d’Antoine Bédard (musique) que le spectacle intrigue et captive de bout en bout.
On a affaire à un spectacle poignant, le mot n’est pas trop fort, de ceux que l’on reçoit en plein cœur.
Christian Saint-Pierre, Le Devoir, 23 janvier 2025
Évelyne Rompré livre une performance de haute voltige sur la scène du Théâtre de Quat’Sous, dans Tout ça. Sous la direction impeccable de Louis-Karl Tremblay […]
On ressort de la salle habité·es par l’expérience hors du commun que les artistes qui ont créé ce spectacle
Aurélie Olivier, Revue Jeu, 29 Janvier 2025